Poétesse sonore et pianiste asthmatique, Elena Melody s’amuse des frontières entre poésie, littérature, arts visuels et musique. C’est à l’âge de 4 ans qu’elle rencontre l’instrument qui servira de compagnon à sa mélancolie : un piano blanc qu’elle remplacera une dizaine d’années plus tard par ses claviers électriques. En solo, elle se lance alors dans un projet pop influencé par les mélodies rythmiques de Kate Nash ou Regina Spektor, et fait tourner ses morceaux sur les scènes de Vienne et ses environs.
Très rapidement, c’est le jazz qui l’interpelle après avoir vu Oscar Peterson en concert. Imprégnant ses tympans de free jazz, bebop, hip-hop jazz, un nouveau champ de possibilités musicales s’ouvre à elle : l’improvisation devient son nouveau terrain de jeu. Á l’université alors qu’elle suit un master de Recherche en Lettres Modernes, d’autres perspectives musicales s’ouvrent encore à elle avec la musique électroacoustique sur laquelle elle écrira un mémoire : ses expérimentations sonores prennent donc un tout autre tournant, entre improvisations jazz et musique répétitive à la Philip Glass, conjugués à des vers chantés, scandés, en anglais comme Patti Smith, et un travail sur le souffle.
Dès lors ses compositions qu’elle fait tourner plus largement en région lyonnaise, sonnent comme un doux mélange de ses influences littéraires qu’elle distille dans ses textes et de ses amours musicales jazz et plus modernes, suivant les pas de Chilly Gonzales qu’elle admire pour sa liberté de jeu et ses étiquettes multiples. Ses nombreuses collaborations depuis 2018 (avec le fanzine lyonnais Bolduk en septembre, avec la circassienne Justine Delolme, avec la réalisatrice Aristea Linakis, avec la photographe Claire Malen, avec le bédéiste Jérôme Ruillier…), ajoutent de nouveaux degrés à ses expérimentations interdisciplinaires, et nourrissent ainsi ses compositions.
En mars 2020, elle sort son premier album « Majorelle », une ode au bleu, à la fois interdisciplinaire et féministe puisque 90 % des artistes ayant participé au projet sont des femmes (musiciennes, plasticiennes, illustratrice, photographe, réalisatrice…). Elle lance ce projet sous la forme à la fois d’un solo (piano voix), mais aussi d’un duo (avec la talentueuse Lucie Lacour au violoncelle), ou d’un quatuor (entourée de Judith Saurel au violon, Marie Astrid Bayle au hautbois et Lucie Lacour, toujours, au violoncelle).